RECUEIL DE RESUMES
- Details
- Written by CAPO CHICHI
- Created: 22 March 2017
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RESUME DES COMMUNICATIONS |
Atelier 1 : Objets connectés et économie numérique mondiale. |
AMESSINOU Kossi, Université Bordeaux Montaigne, Technologies mobiles dans le milieu agricole au sud Bénin: vue du producteur d’ananas. |
À la quête de meilleures conditions de vie, les citadins se sont souvent approprié les technologies de l'information et de la communication. Quand est-il en milieu rural? L'usage du téléphone mobile est basique au sein des enquêtés de la présente étude en milieu rural. Deux tiers utilisent le téléphone pour annoncer la disponibilité du produit, mais le bouche-à-oreille reste le moyen le plus utilisé pour la publicité. Lesdits téléphones n'interviennent donc presque ni pour collecter les informations culturales ni pour le transfert financier. Les technologies pour maîtriser l’eau dans les espaces cultivés et les machines agricoles sont encore très peu accessibles. La main-d'œuvre locale est de ce fait fortement sollicitée. Les conditions de travail se révèlent assez difficiles en général. L'internet et les réseaux sociaux sont encore un luxe. Malgré la moyenne de cinq personnes à charge, ils s’assurent les trois repas quotidiens. La production d'ananas est faite par la plupart des enquêtés, en complément d'autres activités. |
ANATE Kouméalo, Université de Lomé, L’économie numérique dans le développement intelligent des pays africains : cas du Togo. |
Au Togo, un ministère (Ministère de l’Économie numérique) est entièrement dédié au numérique et plusieurs initiatives sont mises en œuvre pour permettre à ce secteur de contribuer le plus efficacement possible à son développement. Au regard des orientations stratégique et politique à l’œuvre dans ce secteur l’on se pose des questions sur sa réelle contribution au développement à ce jour ? Quelles stratégies et mécanismes mettre en place pour en tirer pleinement profit ? La solidarité numérique ne serait-elle pas une réponse à la fracture numérique et un modèle de développement des TIC en Afrique ? En réponse à ces interrogations, cette contribution se propose de faire une analyse prospective de la valeur ajoutée de l’économie numérique dans le développement du Togo pour ensuite étudier les stratégies et les mécanismes à mettre en place afin de tirer le maximum de profit des opportunités qu’offrent aujourd’hui l’économie numérique. |
BOUCHEREAU Aymeric ; ROXIN Ioan, Université de Franche-Comté, Identification de ressources pédagogiques numériques pour un apprentissage avec les objets connectés |
La multiplication des objets connectés (OC) participe aux mutations de l’apprentissage tant au niveau des pratiques que des outils. L’accroissement et la diversification des ressources pédagogiques numériques (RPN) sont à la base d’innovations pédagogiques. Cependant, la surabondance et la faible interopérabilité des RPN freinent le processus. Un phénomène impactant les pays en développement où l’éducation joue un rôle moteur pour la croissance. Dans ce contexte, les technologies du web sémantique peuvent améliorer les caractéristiques devenues critiques d’accessibilité et d’interopérabilité des RPN. Associé à la pervasivité des OC, le web sémantique peut favoriser l’utilisation des OC en tant qu’outil pédagogique. |
CAZABAT Christelle, Pnud, L’impact des nouvelles technologies sur le développement humain |
Le développement humain est une approche introduite par le Programme des Nations Unies pour le Développement en 1990 et plaçant les individus, plutôt que l’économie, au cœur des stratégies de développement. Ces dernières années, les innovations technologiques ont permis d’améliorer les niveaux de santé et d’éducation, de protéger l’environnement, d’offrir de nouvelles opportunités d’emploi et d’encourager la participation citoyenne. Elles ont accompagné la montée en puissance des individus comme bénéficiaires, mais aussi acteurs du développement. Quelques-unes de leurs initiatives les plus remarquables sont ici présentées et analysées dans l’optique du programme mondial des Objectifs de développement durable. |
CAPO CHICHI Gilbert, CAPO CHICHI Alain, Cerco, Bénin, Les objets connectés dans un écosystème pour le développement en Afrique de l’Ouest : cas du Groupe CERCO. |
Les technologies de l’information et de la communication, de même que leurs dérivés (les objets connectés), sont au cœur de pratiques sur lesquelles se construisent les « sociétés du/des savoir(s) comme l'illustrent les rapports de la Commission Européenne (1998), de la Banque Mondiale (1999) de l'UNESCO (2010) et de l’UEMOA (2016). Toutefois, il n’est pas question de bousculer le dispositif existant en Afrique en matière d’intégration des Tic pour le développement, mais de réfléchir à leur adaptation ou leur adoptabilité aux dispositifs existants. Il se pose donc clairement le problème de la conception de modèle efficient pouvant permettre une bonne intégration et une implémentation acceptée des objets connectés, qui permet un développement sain répondant aux besoins humains réels dans leurs contextes économiques, environnementaux, humains et sociaux. |
DAGNOGO Gnéré Blama, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire, les objets connectés dans la e-santé : état de l’art, représentations et perspectives. |
Le progrès technologique est en plein essor, métamorphosant le monde et la vie au quotidien. Après la révolution machinique du XVème siècle, les révolutions industrielles des XVIIIème et XIXème siècles, le XXIème siècle est fortement imbibé d’une révolution numérique sans précédent, qui progresse à une vitesse exponentielle. L’affirmation de Ray Kurzweil est aujourd’hui sans équivoque : « Tout va toujours plus vite que prévu » (Kurzweil, 2005). Visiblement, le monde numérique est en proie à de multiples innovations, bouleversant notre vision des relations humaines et notre perception des choses. Nous sommes bien à l’ère des objets dits connectés. Des objets du quotidien commandés à distance via un ordinateur ou un smartphone connecté à Internet. Ainsi, cet article s’inscrit dans le cadre du déploiement de ces objets dans le domaine de la santé connectée ou e-santé. Il se propose de faire un état des lieux sur la notoriété, l’usage ainsi que l’utilité de ces objets dans le cadre de la santé et le bien-être des populations ivoiriennes en général et de la clientèle hospitalière en particulier. |
JACQUES Emmanuelle, Université de Montpellier, France, Les valeurs néo-libérales attachées aux objets connectés, le cas du Woélab à Lomé au Togo. |
Nous proposons dans cette communication d’explorer les pratiques d’appropriation du Woélab à Lomé au Togo favorisant le développement des objets connectés en Afrique. Après avoir défini les valeurs véhiculées dans l’informatique ubiquitaire, nous questionnerons dans une approche en anthropologie dynamique et critique [Granjon, F., 2015] , ce que ces objets nous proposent comme nouveaux Nouveaux Mondes [Balandier , G., 2003] en occident, pour ensuite initier une analyse comparative de trois dispositifs proposés au Woélab : Le JerryDit et l’Afaté Kodjo (ordinateur et imprimante 3D bricolés à partir de déchets informatiques) ainsi que les espaces de démocratie technologique en architecture urbaine proposés par Sémané KOFFI Agbodjinou (Architecte, anthropologue). Nous saisirons ces objets technologiques comme lieu d’un métissage culturel [Amselle, J-L., 1990]. |
KONAN KOUADIO Samption, Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, Impact du téléphone cellulaire dans l’approvisionnement des villes ivoiriennes en produits vivriers. |
Le présent article montre la contribution du téléphone cellulaire dans l’approvisionnement des villes ivoiriennes en produits vivriers. Sa diffusion et le déploiement des infrastructures sur l’ensemble du territoire ont entrainé des disparités spatiales. Cependant cette inégale répartition de la couverture réseau n’a pas freiné l’appropriation du téléphone cellulaire. Les usages essentiellement tournés vers la communication permettent aux acteurs de localiser les produits vivriers et d’être informés de l’offre et de la demande de manière instantanée. L’utilisation croissante d’un tel outil a renforcé l’intégration des marchés des territoires. Il en résulte un renforcement de la sécurité alimentaire à travers la disponibilité croissante du vivrier sur les marchés ainsi que l’amélioration des revenus des acteurs. |
MAES Arnaud, MUSSOL Sarah Université de Montpellier, Enjeux du baromètre etourisme pour l’excellence en marketing touristique. |
L’avènement du digital a révolutionné la production et la gestion des contenus numériques. Sur le Web, la concurrence de plus en plus exacerbée des contenus numériques exige un positionnement marketing des destinations réfléchi et travaillé avec précision. Pour les offices du tourisme, il faut se distinguer en diffusant du contenu pertinent, utile et ludique. La curation qui consiste à rechercher, sélectionner et diffuser les contenus des tiers pour promouvoir sa destination en réinjectant de l’hédonisme dans le marketing de destination et le crowdsourcing qui stimule sa communauté pour obtenir des contenus souhaités, prennent peu à peu une place prépondérante dans une logique de communication multicanal. Une étude auprès de 104 offices du tourisme a permis de recenser les pratiques et techniques mises en œuvre en termes de production et de co-production de contenu en e-tourisme. Les résultats indiquent une bonne appréhension des outils, avec des disparités entre petits et gros offices. |
MAZEGH, Mohamed Ali ; YOUSSOUFI Khadija ; AMSIDDER Abderrahmane, Université Ibn Zor, Agadir, L’usage des objets connectés au Maroc entre mimétisme et nécessité |
La révolution numérique s’étend aujourd’hui à presque toutes les activités humaines. On devrait, de ce fait, s’attendre à l’émergence d’un modèle de développement des objets connectés différent. Le deuxième point est celui relatif à l’usage. La construction de ce dernier met en jeu des processus d’acquisition de savoirs, de savoir-faire et d’habiletés pratiques (Jouët, 2000). De telles exigences sont-elles suffisamment réunies, surtout dans les pays en développement, africains notamment, pour favoriser une appropriation massive des IoT ? Nous voulons, à travers cette proposition, questionner la prolifération des objets connectés à la lumière de la notion d’usage, Nous nous intéresserons plus précisément au contexte marocain. Notre question de recherche est la suivante : l’usage des IoT répond-il à un véritable besoin ou s’agit-il, au stade actuel, d’un simple effet de mode ? |
Hubert Étienne MOMO, Université de Dschang, Enjeu allagmatique des objets connectés en santé publique |
Les objets connectés font partie du quotidien et ont tendance à imprimer leurs marques sur les existences. Ils bousculent les habitudes et modifient les pratiques dans plusieurs domaines, suscitant une fécondité problématique prise en charge par divers champs disciplinaires. Dans le domaine de la santé, avec la faveur de la montée de l’hypersensibilité au risque, ces objets connectés ont connu une inflexion singulière, avec une recomposition des rôles des acteurs et la mutation de la grammaire de la relation au corps annonçant une bifurcation épistémologique. En effet, par la valorisation d’un quantified self accompagné par le faisceau discursif des mutuelles, c’est une dynamique de « empowerment » par les technologies qui est impulsée. Ce processus en cours a une finalité affichée : renforcer les capacités du sujet pour une responsabilisation plus grande. Au-delà d’une question de changement d’attitude, c’est donc un changement de comportement qui est recherché. A partir des outils conceptuels des sciences de l’information et de la communication, au prisme d’une perception praxéologique, cet article explore les axiomes déterministes qui modulent l’effectivité et l’opérationnalité de ce parcours discursif. L’entrelacement des médiations qui accompagnent la finalité allagmatique exige une rationalité communicationnelle diachronique. |
NANGA Angéline, Université Houphouet Boigny, Côte d’Ivoire, Les objets connectés dans le domaine de la santé : analyse des mutations sociales en Côte d’Ivoire. |
Les objets connectés ont une importance accrue en Afrique, principalement ces dernières années. L’avènement de la mondialisation et de la démocratisation de l’accès Internet ont renforcé le rôle social de ces outils. En Côte d’Ivoire, ces objets influencent sensiblement le domaine de la santé, tant au niveau des représentations que des pratiques de santé. En effet, par leur simplicité d’utilisation, leur précision et leur côté ludique, les objets connectés constituent un outil important de sensibilisation auprès de leurs utilisateurs. Qu’il s’agisse de tablette tactile à usage médical, de messagerie instantanée mobile, de solution de paiement mobile, etc., les objets connectés ont une expansion considérable en Côte d’Ivoire, comme partout en Afrique, et parfois dans des domaines différents de ceux des pays du Nord. Manifestement, un écosystème d’innovation a pris forme en quelques années, avec les objets connectés, dans le domaine de la santé en Côte d’Ivoire. Notre communication qui s’appuie sur les résultats d’une enquête de terrain réalisée dans diverses régions de la Côte d’Ivoire décrit les représentations et les pratiques liées aux objets connectés relatifs au domaine de la santé en Côte d’Ivoire. L’analyse évoque, en point d’orgue, les évolutions et les mutations qui sont propédeutiques à la dynamique des objets connectés dans ce pays. |
SAGARA CHEICK OUMAR, Université des Sciences sociales et de Gestion de Bamako, Mali, En quoi l’émergence des objets connectés réinitialise le débat sur la représentation ? |
Les objets connectés émergent et se diffusent très rapidement dans la société tout entière au rythme du développement d’Internet dont ils prennent leur source. Selon le cabinet Gartner, au niveau mondial : « 6,4 milliards d’objets connectés seront en cours d’utilisation en 2016, soit plus de 30 pour cent qu’en 2015 et ce nombre atteindra 20,8 milliards en 2020. En 2016, 5.5 millions de nouveaux objets seront connectés chaque jour5. » Les prévisions les plus optimistes comme celle de l’Organisation des Nations Unies (ONU) avancent le chiffre de 212 milliards d’objets connectés d’ici 2020. En Afrique, Cisco estime le marché des objets connectés à environ 500 milliards de dollars d’ici à 2025. En quoi l’émergence de l’Internet des objets réinitialise le débat sur la représentation sociale ? Telle est la question principale que soulève cet article qui se donne comme objectif d’apporter des éléments de réponses à la question précitée en s’appuyant sur les résultats de son étude sur la maison collectée en contexte africain. |
KABORE Wendpanga Rodrigue, Université Bordeaux Montaigne, France, Usage des objets connectés dans le milieu agricole au Burkina Faso. |
La valeur de l’information est très difficile à quantifier et cela dépend de plusieurs paramètres, la fiabilité, l’exclusivité, l’écoulement de temps, la situation du destinataire. Pour valoriser les moyens de communication, on participe à plusieurs révolutions technologiques allant de l’ordinateur gigantesque dans les années quarante-cinq à la micro puce de nos jours. Une évolution qui sans doute facilite l’homme dans ses activités socio culturelle, économique, politique et autres. "Mesurer", "calculer", "monitorer", "reporter", "contrôler", "se localiser" et finalement "comprendre" et "corriger" deviennent des réflexes personnels, l’accessibilité en tout temps et en tous lieux de l’information lui est rendu favorable. Le Burkina étant un pays à économie principalement basée sur la production agricole, quelle place occupent ces technologies qui auraient un rôle majeur dans la compétitivité des actions humaines, dans la vie sociale et organisationnelle ? |
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RESUME DES COMMUNICATIONS |
Atelier 2 : Pratiques et systèmes connectés. |
ANATE Kouméalo, MC & Holonou K ANKLOU, Université de Lomé, E-gouvernement, quel cadre d’interopérabilité fonctionnel et technique dans les institutions publiques togolaises. |
Le gouvernement togolais s’est engagé dans un vaste programme de gouvernance numérique visant l’amélioration des prestations de services et des informations offerts aux citoyens. Pour atteindre ces objectifs de coordination des différentes entités gouvernementales et d’offre de services aux citoyens, le gouvernement devra intégrer ses systèmes informatiques. Il s’agit en fait de prendre en compte un ensemble de règles, de procédures, d’outils et d’instruments afin d’atteindre l’unicité des actions ; cela implique aussi des ressources adéquates pour une efficacité en matière de partage des ressources informationnelles et la pérennité du patrimoine numérique des différentes entités de administrations publiques. Comment alors mutualiser les ressources technologiques de manière à éviter la sectorisation des actions et les moyens technologiques ? Comment anticiper les difficultés pour relever efficacement ce défi ? Cette contribution est une réflexion sur les standards technologiques communs mis en œuvre dans le cadre du projet e-gouvernement. Il s’agit aussi d’étudier les mécanismes à mettre en place pour anticiper les éventuels dysfonctionnements du système. |
DON ANOMAN Nathalie, Université Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire, Objets connectés et conatus |
Avec les progrès de la technoscience et l’essor de l’Internet, le monde bascule de l’ère industrielle à l’ère numérique. L’entrée dans cette nouvelle civilisation, implique de nouvelles façons d’être et de faire et change le regard de l’homme aussi bien sur lui-même que sur les choses. Ainsi, l’objet le plus t banal avant l’ère numérique peut, aujourd’hui, se trouver transformé et revêtir une grande importance tout simplement parce qu’il est connecté. Le fait d’être connecté semble donner à l’objet une nouvelle identité. Son conatus, expression utilisée par Spinoza pour désigner l’effort pour persévérer dans son être, subit donc une modification pour s’adapter à la nouvelle mutation du monde. Mais il n’y a pas que les objets qui subissent l’influence de la révolution numérique. Elle touche également l’homme, en modifiant son mode penser et d’exister. Ce dernier doit composer avec de nouveaux objets ou des objets reformés pour continuer d’exister ou selon l’expression spinoziste pour augmenter sa puissance d’être. |
GAGNEBIEN Anne, Université Paris 13, Sorbonne, Paris Cité, NEDJAR-GUERRE Akila, Université de Cergy-Pontoise, La place des technologies numériques et leurs usages dans les fablabs |
Les fablab sont des lieux d'expérimentation et d'innovation sociale portée par l'idéologie d'une économie collaborative et durable (Nedjar-Guerre, Gagnebien 2015). Ils permettent aussi le développement une contre-culture du bricolage, de l'innovation (Bosqué, Noor, Ricard, 2015), de l'hybridation culturelle (Eychenne, 2012). Ils renvoient à la conception d'une société où les notions de transparence, gouvernance, interactivité, transmission horizontale de l'information sont en parfaite adéquation avec l'idéologie portée par les technologies numériques. Ces technologies numériques sont-elles mises à contribution pour dynamiser les formes d'investissement des acteurs citoyens sur un territoire dans une démarche d'économie collaborative ? |
GUIGNARD Thomas, Université Sorbonne Paris Cité Paris 13, Données personnelles, |
La numérisation est le vecteur d’une « révolution » qui est loin d’avoir épuisé tous ses effets, et dessine déjà une nouvelle configuration inédite en Afrique (et ailleurs) appelant quelques éléments de décryptage. Afin de justifier le développement de ces outils prédictifs, les promoteurs des big data disqualifient la pertinence des intermédiaires traditionnels non automatisés encore largement dominants en Afrique. La question commence a être étudiée dans le champ scientifique francophone et elle n’est que peu traitée dans les études portant sur le continent africain. Aussi parait-il légitime de questionner l’influence des acteurs du big data sur l’économie africaine. L’influence grandissante des données personnelles au sein de l’économie africaine, par leur portée sociale, économique et culturelle, mérite une attention particulière (Kiyindou, Damone, 2016). En effet, la croissance de nouveaux dispositifs, notamment les plates-formes numériques, génère des traces numériques toujours plus nombreuses permettant à des acteurs internationaux de pénétrer les marchés africains. |
ID AHMED Zahra, Université Rennes 2 Haute Bretagne, Les objets connectés dans le milieu hospitalier : entre efficacité, disfonctionnement et contrôle : l’exemple du SAMU. |
Le développement des nouvelles technologies a permis l’émergence de nouveaux objets connectés dans tous les secteurs de notre société et leur accroissement à une forte échelle. Les organisations doivent former les usagers en permanence pour qu’ils s’adaptent aux outils technologiques. L’utilisation des outils s’avère cruciale car une erreur peut être fatale en milieu médical. Cet article tente d’analyser le système d’information dans un hôpital. Le Système d’information est un regroupement d’objets connectés et de système de partage de données. Plusieurs collaborateurs travaillent sur la même plateforme technologique de façon simultanée. Les utilisateurs ont accès à la plateforme et il y a une traçabilité des données. Chaque tâche est enregistrée dépendant du rôle des collaborateurs. Le travail demande une ponctualité car chaque collaborateur a un temps précis et bien déterminé pour vite avancer. Les collaborateurs (secouristes) qui interviennent sur le terrain sont équipés d’objets permettant de les localiser à tout moment. |
PALE Titi, Université Bordeaux Montaigne, France, La connectivité de l’agriculture africaine : arguments et limites de la communication persuasive. |
Nous nous intéressons ici à l’expertise sectorielle et plus précisément à la nécessité du développement d’une agriculture connectée en Afrique. Dans le domaine agricole, certains experts convertis à la révolution du digital pensent que la connectivité de l’agriculture africaine est le passage obligé pour une modernisation de la productivité et de la rentabilité du secteur. Nous nous en tiendrons à l’analyse de la force argumentative (comme on dit « force de vente ») du discours des experts et promoteurs de cette digitalisation de l’agriculture africaine. En tout cas, ceux-ci se présentent comme seuls acteurs d’une prospective stratégique de la digitalisation de l’agriculture africaine, considérant le politique africain comme d’office ringardisé et disqualifié ou en tout cas fait pour être converti à la connectivité. À tort ou à raison ? Cette démarche suffit-elle à convaincre les cibles privilégiées (opérateurs économiques et décideurs politiques) ? Dans la perspective où ces cibles peuvent rejeter ou esquiver la digitalisation, ne peut-on pas les considérer comme déjà affiliées à d’autres logiciels idéologiques du développement de l’agriculture africaine, ou tout simplement soumis à des contraintes politiques et culturelles plus urgentes ? |
PINTE Jean-Paul, Université Catholique de Lille, France, Le Big Data : avenir de la sécurité contenus et services numériques en Afrique : l’hyperconnexion à l’épreuve de la mondialisation |
Le Big Data est en phase de révolutionner tous les domaines de notre société et dessine certainement l’avenir de notre sécurité. Aussi la surveillance du réseau, l’authentification et l’autorisation des utilisateurs, la gestion des identités, la détection des fraudes, les contrôles de sécurité, … devrait permettre aux RSSI et DSI de corréler l’information pour avoir une représentation la plus fidèle possible des vulnérabilités et menaces. Cette communication se propose ainsi d’aborder les trois sources principales de données et leurs principaux risques au sein pour notre société (captation de données, défacement de données, usurpation d’identité, vol de données, etc.). Il s’agira également de décrire comment la mise en œuvre du Big Data permet-elle de détecter, comprendre, analyser, prédire et répondre aux cybermenaces. La donnée n’est pas donnée, et nous le savons aujourd’hui, on peut analyser ces flux, les traiter en les mettant dans des algorithmes, séries d’instructions permettant d’obtenir un résultat à partir de calculs issues des mégadonnées. Nous démontrerons ici à l’aide d’exemples précis comment par une méthode cartographique il est possible de rechercher une information en partant du Web surfacique jusqu’au Web abyssal en passant par le Darknet. |
REMOND Emilie, USEILLE Philippe, ABBA Hachimi, Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, Quand l’innovation s’enracine dans la tradition : L’exemple du Woelab au Togo, un «Fab Lab à niveau de rue» |
Un Fabrication Laboratory (Fab Lab) est une plate-forme de prototypage rapide d'objets physiques. S'adressant aux entrepreneurs, aux artistes ou encore aux étudiants, ces lieux intéressent en particulier « les bricoleurs, les designers, les ingénieurs, les hackers, les électroniciens, les roboticiens amateurs qui cherchent à réaliser des projets par eux-mêmes ou en collaboration » (Eychenne, 2012 : 4). Nous nous proposons d'éclairer une initiative entreprise depuis 2012 dans le quartier populaire de Djidjolé, à Lomé (Togo). Afin d'éclairer ce dispositif imbriquant projet politique, technologique et social, nous nous proposons de confronter les discours de quelques acteurs impliqués dans ce projet : du charismatique créateur du Woeblab porteur d'une parole politique à quelques usagers de ce dispositif innovant. Dans quelle mesure ce dispositif change-t-il les rapports traditionnels à l'objet, à l'autre, à soi, à la cité ? Dans quelle mesure le "faire" prend-il une dimension politique ? Et dans quelle mesure, et auprès de qui, ces outils suscitent-ils l'engagement ? |
ROSSI Julien, Université technologique de Compiègne, France, Les objets connectés et l’infrastructure numérique dans les pays en voie de développement : l’enjeu politique des données personnelles. |
Un nombre croissant de projets d'aide au développement utilisent des objets connectés. Or, le Groupe de travail de l'article 29 a publié un avis affirmant que le passage à l'Internet des objets transforme la relation de communication entre personne concernée et responsable de traitement dans la collecte et le traitement de données personnelles, dans un sens qui renforce des logiques de surveillance. Le présent article se fonde sur une grille d'analyse dégagée des principes communs de la directive européenne et de l'Acte additionnel CEDEAO de protection des données. Il étudie les projets présentés par un récent rapport de l'Union internationale des télécommunications et de Cisco. Trois d'entre eux ont servi d'étude de cas approfondie. Ils illustrent à des degrés divers la façon dont une inclusion mal accompagnée d'objets connectés peut contribuer à un mode de gouvernementalité fondé sur la surveillance, renforçant les asymétries entre centre et périphérie. |
TIETSE Samuel, Université François Rabelais de Tours, Nouvelles médiations à l’épreuve de l’innovation par l’usage des TNIC dans les institutions à caractère culturel d’Afrique. |
La révolution du numérique donne lieu à une prolifération de nouvelles ressources informationnelles et d’outils info-communicationnels connectés. La question de la relation entre « médiation » et « usage » des objets info-communicationnels connectés, deux notions souvent mobilisées en sciences de l’information et de la communication suscitent aujourd’hui plusieurs interrogations dans une société à la fois marquée par la place qu’y occupent les technologies numériques d’information communication et caractérisée par ce que Jauréguiberry qualifie de « …société d’ubiquités : riche en informations, pauvre en communication » (Jauréguiberry, 1995). Le présent article traite de l’évolution (développement) des pratiques et de mise en œuvre des dispositifs de médiations (informationnelles) dans les institutions à caractère culturel d’Afrique sous le prisme de la théorie de l’innovation par l’usage (des TNIC) [Von Hippel, 1986]. |
TOURE Fatoumata Bintou, Université du Mali, Usage du téléphone portable et l’impact de son utilisation sur la formation culturelle de la jeunesse. |
La présente communication envisager d’étudier les pratiques émergentes des technologies au MALI Nous nous proposons de cerner, à partir de l’usage, les centres d’intérêt des étudiants de bamakois lorsqu’ils utilisent le téléphone portable, de rechercher si ces centres d’intérêt sont en mesure de leur octroyer une culture plurielle (traditionnelle, moderne, scientifique…), en d’autres termes une culture pertinente qui puisse consolider leur éducation et leur formation.Dans ce sens, il conviendra de réfléchir sur le rôle que ces objets peuvent jouer dans la recherche de l’information scientifique et dans la formation culturelle de la jeunesse malienne et de prendre en compte les résultats de recherche |
VIOT Catherine, BAYART Caroline, LANCINI Agnès, Université Claude Bernard Lyon 1, L’adoption des objets connectés : une question de génération ? |
Alors que l’offre d’objets connectés se multiplie sur le marché, allant des voitures aux brosses à dents, en passant par les trackers personnels et que des trackers d’émotions sont sur le point d’être lancés sur le marché, il semblerait que l’adoption de ces nouveaux produits par les consommateurs, notamment les wearables, ne soit pas toujours au rendez-vous. L’adoption des objets connectés par les consommateurs peut dépendre de facteurs individuels – comme la tendance à innover de la personne (innovativeness) (Roehrich, 2004), les attitudes à l’égard de l’objet, la familiarité avec la catégorie de produits, par exemple –, mais aussi de facteurs sociaux comme les normes subjectives (que vont penser les membres du groupe social si un des membres du groupe adopte un nouveau produit ?). L’objectif de ce papier est de répondre à la question de recherche suivante : l’adoption des objets connectés est-elle une question de génération ou de caractéristiques psychographiques ? |
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RESUME DES COMMUNICATIONS |
Atelier 3 : Le Big data en question. |
ABEGA Eloundou Martial Sylvain Marie, Université de Yaoundé 2, Objets connectés : enjeux, défis et potentiels usages pour le développement durable de l’Afrique. |
Une littérature récente montre que le développement des objets interconnectés, compris comme troisième grande révolution technique, constitue un gisement potentiel important de développement économique (Bébéar et al. 2015). Ceci nous amène à poser plusieurs questions : quels sont les défis à relever par les pays africains dans le cadre du développement des objets interconnectés ? Comment les pays africains peuvent-ils tirer le plus grand profit du développement de l’Internet des objets? Comment faire fonctionner de manière partagée, durable, et à moindre coût des réseaux et des applications diversifiés pour répondre aux besoins locaux? Nous émettons l’hypothèse centrale selon laquelle les objets interconnectés contribuent au développement de l’Afrique par une mise en place des infrastructures informatiques et des télécommunications, l’appropriation des innovations, la maîtrise des risques et la présence de l’Afrique dans les instances internationales de normalisation. |
APPIOTTI Sébastien, Université Paris 8, Technologies mobiles et collecte de données dans les établissements culturels |
La présente proposition de communication se propose d’explorer l’axe “Le Big Data en question” en se centrant sur les pratiques et les données générées par les utilisateurs d’applications mobiles de visite d’établissements culturels. Présentées comme des outils de médiation à part entière entre les publics et les oeuvres, ces applications mobiles ont semblé dans un premier temps se limiter à la numérisation de matériaux interprétatifs1 à consulter depuis son terminal mobile. Pour autant, ces applications mobiles de visite connaissent de profondes mutations : les concepteurs d’application semblent se structurer en proposant des suites logicielles multiécrans de gestion, valorisation et diffusion de contenus dédiés au secteur culturel. Bien plus, on assiste au développement récent au sein de ces institutions culturelles de services multimédia5, puis numérique, et de fiches de postes liés à ces mêmes projets et dispositifs de médiation en ligne et in situ. Les évolutions les plus récentes des applications de visite sont-elles alors une simple hybridation des fonctionnalités désormais répandues parmi les terminaux mobiles6 avec des missions de médiation des institutions culturelles ? Derrière la conception de ces applications, quelle philosophie d’action est à l’œuvre pour modeler un visiteur nouveau, “augmenté” (Claverie, 2010) et anticiper ses pratiques, forcément connectées, via l’agrégation de données à son sujet ? |
BAZYOMO Emile Pierre, Université de Ouagadougou, Cloud computing et entreprises burkinabè : la protection des données personnelles en question. |
L’affirmation de la société de consommation s’accompagne d’un développement pléthorique de données dont la conservation et la protection apparaissent désormais comme des enjeux stratégiques importants à la fois pour les entreprises, l’État garant des libertés individuelles, et les personnes physiques. Chaque jour, des millions de personnes obligées d’être connectées pour exister s’exposent dans le cyberespace le plus souvent sans avoir conscience des risques encourus. Ces risques se sont accrus avec l’apparition de l’inéluctable cloud computing ou informatique virtuelle ou dématérialisée. Si cette pratique possède des avantages importants pour les entreprises et les institutions qui s’en servent, qu’en est-il de la protection des données à caractère personnel au Burkina Faso? Cette étude nous permettra de confronter les dispositions théoriques de la loi N°010-2004/An du 24 avril portant protection des données à caractère personnel avec les pratiques et usages de cloud computing des entreprises et institutions burkinabè. |
BALIMA Dimitri Régis, Université de Ouagadougou, Objets connectés et mutations sociales dans les territoires de communication dans les villes de Bobo Dioulasso et Ouagadougou. |
Ce travail de recherche est une approche qualitative portant sur les nouveaux territoires de communication et les sociabilités numériques : blogs, forums, réseaux sociaux, plateformes collaboratives, smartphones… Ces derniers constituent des nouveaux lieux d’échanges et des modalités de prise de contact sous des formes diverses, notamment chez les jeunes. Ces objets connectés qui restent encore pour la plupart de nouveaux outils dans les pays africains, sont-ils des canaux de réflexion intellectuelle sur les questions contemporaines ? Sont-ils des moyens d’information au détriment des canaux traditionnels de production et de diffusion des nouvelles ? Sont-ils appropriés de façon uniforme ou de façon diversifiée selon les segments sociaux ? L’hypothèse de travail est la suivante : le niveau d’intérêt et d’autonomisation des usages dans la consommation des objets connectés auprès des jeunes des 2 grandes villes du Burkina Faso ne cesse de croître. |
BERROU Jean Philippe,EEKHOUT Thomas, Université de Bordeaux, Les Tic au service du développement des micro et petites entreprises informelles en Afrique. |
Le continent africain connaît depuis 15 ans des transformations économiques et sociales rapides. Pour autant, l’essoufflement récent de la croissance met à jour la persistance de vulnérabilités structurelles importantes dans nombre de ces économies. Avec un faible nombre d’emplois créés dans les secteurs dits « modernes », l’économie informelle continue de représenter un poids considérable. Dans ce contexte, ce travail cherche à mieux comprendre les réalités de ces économies informelles en Afrique subsaharienne. Il s’interroge en particulier sur les usages marchands des TIC et leurs potentiels effets sur la dynamique des activités informelles. Il met alors en perspective la littérature sur les TIC au regard des spécificités de l’entrepreneuriat informel en Afrique pour mieux souligner les opportunités et les risques de l’avènement du numérique. |
BERTHIER Thierry, Chaire de Cyberdéfense & Cybersécurité Saint-Cyr, École Militaire, Université de Limoges, France, TEBOUL Bruno, Chaire Data Scientist École polytechnique, Université Paris-Dauphine, France, Projection algorithmique, niveau d’ubiquité et consentement algorithmique : les déterminants numériques d’une augmentation humaine. |
Si la communication entre deux machines date de plusieurs décennies, ce n'est que depuis 2010 que l'on assiste à un déferlement d'objets connectés censés faciliter l'activité humaine, et rendre l'environnement plus interactif, plus "intelligent". Nous évoquons en première partie d'article l'évolution exponentielle des objets connectés en rappelant les prévisions de développement et de marché à l'horizon 2020. En seconde partie, nous abordons l'objet connecté comme producteur de données avec la présentation du formalisme des projections algorithmiques d'un individu. Cette représentation des traces numériques d'un individu permet de définir les concepts de niveau d'ubiquité d'un lieu et de consentement algorithmique de l'usager. Nous appliquons ensuite le formalisme projectif aux objets connectés. La troisième partie de l'article analyse les mécanismes d'augmentation de l'être humain qui naissent des interactions et des boucles systémiques créées par les objets connectés et leurs utilisateurs. |
BOGUI Jean-Jacques Maomra, UQAM, Canada, Étude de l’influence de l’opération d’identification des usagers des technologies numériques en Côte d’Ivoire sur leurs activités dans le cyberespace |
Malgré la bonne santé de l’économie liée aux technologies numériques en Afrique, leur usage occasionne tout de même de nombreuses inquiétudes à cause du développement des cyber-arnaques et de la montée du terrorisme en Afrique. Ces situations vont être le prétexte de la mise en place d’importantes opérations d’identification des usagers des TIC dans différents pays africains (Côte d’Ivoire, Niger, Cameroun, etc.). En Côte d’Ivoire, la volonté du gouvernement d’accroitre le contrôle et la surveillance des usagers du cyberespace par une politique rigoureuse d’identification de tous les abonnés au mobile et à Internet a été diversement interprétée dans l’opinion publique. À travers une étude qualitative réalisée à l’aide d’un guide d’entretien auprès de sept blogueurs ivoiriens, nous analyserons l’influence de cette campagne d’identification sur leurs activités dans le cyberespace. |
CHOSE Frédéric, Université Toulouse Jean-Jaurès, La géolocalisation généralisée des objets et sujets connectés comme symptôme de la perte de la localisation véritable ? |
Dans le monde des écrans, l’existence se vit sous le signe de la spatialisation, au détriment de la temporalité. Mais ce schéma ne semble pas réservé à la révolution numérique puisqu’il se reproduit à chaque modification du support (passage de l’oralité à l’écriture, de l’idéogramme à l’alphabet, du volumen au codex, du manuscrit à l’imprimerie). Hypothèse : ce déplacement du curseur de la temporalité à la spatialisation signe la fonctionnalité d’un nouveau média : faire apparaître une réflexivité dans une scène plus étendue, d’où ont été effacées les structures normatives traditionnelles. Puis, à partir des types de structuration de ce nouvel espace, sont imposées, ou s’inventent, des expériences différentes du lieu. |
HENKY Julien, Banque Internationale à Luxembourg, Big brother is your best friend |
Les objets connectés sont devenus les fidèles compagnons des utilisateurs. Ils ont pris une place essentielle à leur domicile et les accompagnent partout où ils vont. Ce sont pourtant ces « meilleurs amis » qui renseignent avec une effrayante précision les faits et gestes des utilisateurs. Les meilleurs espions sont les personnes (objets) dont on ne se méfie le moins. Le pouvoir de séduction des « appareils de l’Internet 3.0 » semble être l’atout majeur. Le système législatif et les appareils bureaucratiques sont dépassés par la rapidité de ces évolutions. Cette inaptitude à réagir rapidement permet, par la force des choses, l’existence d’une zone floue située entre la phase d’innovation et l’adaptation de la loi (protection des données personnelles). C’est notamment dans cette « faille temporelle » qu’une surveillance est rendue possible. |
KAHI OULAÏ Honoré, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire, Multiplicité des entités communicantes et fichage informatique : entre transparence et opacité |
Une numérisation, une quantification et une marchandisation intégrale de la vie s'instituent, soutenues par la puissance toujours plus totalisante des systèmes computationnels de traitement des données. Dans ce contexte, nous interrogeons l’écosystème des objets connectés et les enjeux afférents ; les aspects du traçage, le caractère intrusif et les aspects éthiques. L'objectif est donc de saisir les composantes du traçage informatique ; faire une lecture efficiente de sa transparence en termes d'opportunités et de son opacité au sens d'exploitation occulte. La recherche documentaire et l'enquête mixte ont orienté l'étude sur la multiplicité des entités communicantes, les opportunités liées aux produits et services offerts, les stratégies de traçage, les registres de contrôle social, les orientations de l'exploitation des données et les enjeux sécuritaires et sociaux. |
LENOËL Anne-Cécile, Université Bordeaux Montaigne, France, Le temps des connexions : modalités réticulaires du design collaboratif. |
Alors que les logiques de réseaux reconfigurent les contextes de la production culturelle, la libre circulation des données et leurs exploitations déstabilisent les modèles traditionnels de marchés. Nous avons atteint, semble-t-il, un « âge de l’accès » qui préside à une nouvelle ère et nous impose de repenser notre vision du monde et de son économie (Rifkin, 2000). Au cœur de ces modalités transformatives, le design a évolué, il est devenu à son tour un système réticulaire connecté, volontairement participatif. De l’échelle internationale, au niveau micro-local, nous étudierons trois projets exemplaires afin de pointer les ressorts de l’expertise du design qui en font aujourd’hui, un acteur de terrain capable de produire et connecter des idées, replacer l’humain au centre de ses prérogatives, et faire de la participation des publics, sa nouvelle priorité. |
MEYER Michaël, Université de Lausanne, Suisse, Tanner Samuel, Université de Montréal, Canada, Mobile Technology and Shifting Police Visibility : Body-Worn Camera As Police Response to Citizen Surveillance |
Our objective in this paper is to look at new mobile technology devices, in particular at wearable on-officer camera systems, and their effect on police work and visibility from the perspective of police officers on the beat in Switzerland, Canada and France. How do they view such instruments, how do they use them, and what do they see as their effects on police work? Two devices are predominant in this article – as they were in our fieldworks – the cell phone and the body camera. Our goal is twofold. First, by taking a micro ethno-sociological approach to these instruments, we are able to study police officers’ practices (including images making process, and battles over meaning and interpretation of images), actions, and discourse in relation to the new technology in order to discover how these devices are perceived and used in daily routines. How are they appropriated – or resisted? |
NOYER Max, Les intelligences collectives en conflit dans l’horizon du Trans et Post –humanisme. |
Il y a une profonde transformation des modes de production des savoirs et des modes d’intelligibilité. Ce que l’on appelle “le plissement numérique du monde” associé, sinon à la convergence des NBIC, en tous cas à la mise en résonance de ces derniers, affecte les agencements collectifs de pensée, les dispositifs de recherche. Les buts de ces agencements sont aussi soumis à de profonds débats. Parmi ces débats qui agitent les devenirs performatifs des sciences et des techniques dans leur ensemble, un émerge et se renforce qui a plusieurs noms: Tranhumanisme, Posthumanisme, Posthumanisme spéculatif. Il se présente comme une grande Narration, un grand Récit sur l’avenir de nos devenirs faisant face à notre entrée dans l’Anthropocène, au processus d’artificialisation du monde. Aujourd’hui, Internet se transforme progressivement en un HyperRéseau, appelé « Internet des objets (IdO), Internet of Things, ou IoT», connectant des milliards d’êtres humains, mais aussi des milliards d’objets. Nous sommes pris dans une sorte de plissement numérique du monde. Ce plissement est de nature anthropologique. |
PAPI Cathia, Teluq, Canada, GOBERT Thierry, Université de Perpignan, Big data et enseignement supérieur : représentations et illusions des étudiants |
La plupart des français ont une connaissance moindre du Big data et s’en méfient, comme le souligne le rapport Harris (Lévy et al., 2016) pointant que 87% des Français se disent mal informés et que 81% considèrent le recueil de données et le profilage comme risqués. Alors que le développement de l’esprit critique a toujours fait partie des objectifs éducatifs, l’essor du numérique a conduit à l’élaboration et à la généralisation du Brevet d’Initiation Internet (B2i) et du Certificat Informatique et Internet (C2i) niveau 1. Ce dernier prévoit de réfléchir et travailler sur l’éthique, la responsabilité et la protection de ses données à l’ère numérique. Les étudiants suivant un cursus d’enseignement supérieur sont donc, a priori, sensibilisés aux enjeux du big data. Toutefois, il semble difficile de former à ces notions au-delà de l’information ; information dont la recherche a montré qu’elle ne suffit pas à faire évoluer les usages (Joule et Bauvois, 2004). Dès lors, dans quelle mesure les représentations que se font les étudiants des données diffusées en ligne sont-elles influencées par une telle éducation? |
SAERENS Patrick, IC-HEC et IHECS, Belgique, Le droit au silence des puces |
Les réponses réglementaires des pouvoirs publics aux avancées technologiques sont souvent empiriques et les objets connectés n’échappent pas à ce constat. La nouvelle réglementation européenne accroit les garde-fous, mais le risque d’être un ilot protecteur dans un océan de dérégulation existe. Le problème est d’autant plus criant que d’autres acteurs (mutuelles, assurances…) sont à l’affût et que seul un encadrement juridique sévère permettra d’éviter les dérives. Si d’aucuns estiment que les données personnelles ont une valeur marchande, le système trouve ses limites lorsque les objets connectés outrepassent leurs finalités originaires. Même les États moins attentifs à la protection de la vie privée ne pourront faire l’économie d’une réflexion sur l’incidence d’un comportement non désiré par la faute d’un concepteur ou d’un consommateur qui l’a mal programmé. La solution viendra peut-être d’une autre branche du droit relative à la responsabilité du fait des produits. Quelles que soient les options choisies, un objet intelligent, même silencieux, ne sera jamais déconnecté de son environnement juridique. |
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